Jeu de Rôle Médiéval-Fantastique

Se trouvant tapis, en silence, dans le cœur des murailles, les Inomés se trouvèrent possédés peu à peu par une envie sombre.
Ils ruminèrent, et se trouvèrent pris par le désir d'anéantir l’œuvre immaculée. Mais, ils ressentaient en eux la peur des êtres glorieux qu’elle recelait. Dans l’ombre ils attendirent fièvreusement serrant leurs bâtons de pouvoir parcourus de blasphèmes. Ils attendirent, et attendirent encore, jusqu’à ce qu'une pulsion s'empare définitivement d'eux.

Ils surgirent à nouveau, dans l’enceinte sacrée. Ils entamèrent de nouvelles danses, moqueuses, autour du Joyau. Ce dernier, déjà agité, libérait peu à peu la première des quatres énergies : la Puissance. Ils reprirent des jeux mauvais, bruyants, mais conjurèrent en défi cette fois une œuvre qui leur serait propre. Par perfidie et par haine ils souhaitèrent la destruction des Eaux, et des Dieux formés de l'Energie qui se dissociait de l'unité de l'oeuvre, par leur frénésie. Féroces, ils se trouvèrent possédés, en une danse terrifiante, en moquerie de la danse glorieuse des Ewës, et bientôt, tout autour d’eux, dans le pourtour de leurs mouvements commencèrent à s’étendre de grandes ténèbres.

Des lambeaux de noirceur apparurent, bien plus dense que celle engendrée au temps du commencement de toute chose, quand ils étaient immenses et vides cherchant aveugles dans leur espace primordial, impossible. Ainsi, leur œuvre : négations de la Création, sombres, les Inomés invoquèrent l’abîme, craché de leur folle transe pour y perdre les eaux de lumière. Par vengeance et folie, un gouffre sans nom apparut dans l’enceinte sacrée en place du sol du Temple, une dimension inférieure et le vide.

L’éther en volutes répandus du joyau évoluait encore en lenteur dans l’enceinte sacrée quand, lorsque le gouffre apparut, une forte lumière brilla, un fort éclair illumina brutalement les hautes parois intérieures du Temple, et les symboles de puissance internes qui y étaient sertis de s’animer et de prendre des éclats terribles, farouches, lueurs du courroux, rouge pour la puissance et or pour la justice.
La Puissance, en tant qu'Energie primordiale, fut définitivement désunie et libérée des eaux, et les Dieux s’éveillèrent.

Les cris de terreur des Innomés résonèrent, car ils ne purent trouver abri.
Grande fut leur frayeur, ils se tapirent lâches dans les recoins de leur ombre, jusqu’à être absorbé par le néant qu’ils venaient d'invoquer, et puis, tombèrent au gouffre.
Grand fut leur cri dans leur chute.
Mais bien plus puissante fut la charge des forces en lesquelles se divisait la Puissance. Elles étaient Titans, Dieux ou Puissances Primordiales, et les y poursuivirent sans relâche, menaçant d'atteindre le plus profond des ténèbres. Car les Titans s’éveillaient au son de l’éclat fulgurant pour donner chasse. Ils allaient pour écarter le rideau de noirceur jusqu’aux tréfonds, dissiper le mal en son propre espace, menant chars de lumière, clamant avec vaillance, vengeurs de la grandeur désormais désunie de l'Illum Som.