Gond est un monde étrange, unique, en survivance, et par bien des aspects miraculé.
Mais aucune prose ne décrit mieux sa géographie que le vaste mural sit dans le grand hall des départs de Massajir, peint par Enyol-le-fou en 2887.
Et pour quelque affaire qui vous mènerait dans la colonie portuaire des Iradéens, vous pourriez y contempler l’œuvre. En son centre est figuré le puissant Rûll,
océan dément dont les courants circulent en vase clos, encerclé par les masses continentales.
Le second océan représenté est le grand Jébbantide, qui fait le tour de l'orbe-monde et baigne les trois continents.
Ces trois grandes terres sont tout ce qu'il reste du monde ancien.
Le Khanghôr - ou "Terre du Sud" en ancien nordàl - farouche, oubliée de tous, prise dans le rêve des dragons, demeure lointaine, seule dans le grand hémisphère sud.
Le Khanzhâr, la Terre Noire, le grand continent perdu de l'ancien Roi se trouve au bout de l'occident - terre de toutes les peurs, portant dans le cœur des vivants un voile funeste,
car tous savent que comme par le passé les signes de la Fin viendront un jour de l'ouest.
Mais enfin, il reste le troisième continent, qui, lui, épargné, se fait l'hôte de la plupart des nations connues de ce monde - Khandhari,
ou "Terre des Vivants", ou encore Enyssëe telle que dénommée couramment par les Iradéens de Nevë –
abritant Mong-Ardhen là où réside le coeur sacrifié de la Déesse.
C'est ce continent qu'on décrira ci-après essentiellement, et longuement, à l'exclusion des deux autres continents.
Les contacts en effet avec le Khanghôr manquent cruellement, depuis de nombreux âges, aussi est-il difficile de s'en livrer à dissertation.
Quant à la Terre Noire, l'auteur ne peut rien en révéler, pour la raison que ce domaine, dangereux, demeure interdit -
et, les connaissances que de rares initiés pourraient avoir sont tenues secrètes par le vigilant Nerfhar...